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Du PC à la tablette, l’histoire de la vidéo en ligne

Il fut un temps, pas si lointain, où charger une page web, comme celle de Google, prenait plusieurs secondes, voir plusieurs minutes. Visionner une vidéo entièrement à partir d'Internet était alors impensable, en cause les débits et le web limité en temps de connexion. Souvenez vous des forfaits 20 heures de Club Internet, Wanadoo, AOL ou Liberty Surf...

 

Aujourd’hui, nous pouvons nous connecter pratiquement partout et tout le temps. Les appareils mobiles tels que les smartphones ou les tablettes, nous permettent de visionner un blockbuster américain dans les transports ou au bord de l’eau, en vacances.

 

Mais comment en est-on arrivé là? Et jusqu’où ira la vidéo digitale? Va-t-elle remplacer la petite lucarne? Voici l’histoire de la vidéo sur Internet.

 

Partie 1 : Les prémices de la vidéo en ligne, une histoire de codecs

 

QuickTime et les bandes-annonces sur le web

 

 

[caption id="attachment_1793" align="aligncenter" width="464" caption="La page Apple de QuickTime Trailers en 2000"]Apple - QuickTime Trailers[/caption]

Les premières vidéos sur la toile remontent aux années 90. Elles ont été démocratisé avec le logiciel de lecture vidéo, développé par Apple en 1991, QuickTime.

 

QuickTime est un framework multimedia (un ensemble logiciel gérant son et image) permettant la lecture de vidéos en streaming sur le web (en lecture progressive, chargement au fur et à mesure à partir d’un serveur, ou en lecture continue ou directe à partir d’un flux).

 

Pionnier sur le marché de la vidéo en ligne, QuickTime va connaître un succès important à la fin des années 90 en permettant aux millions d’internautes de visionner des bandes-annonces de films. Cet accord, signé entre Apple et les studios de cinéma, permettra à la marque à la Pomme de populariser sa technologie auprès des industriels et de la mettre entre les mains du grand public. Aujourd’hui QuickTime est utilisé par 13 millions d’utilisateurs dans le monde pour la lecture en streaming.

 

 

Une histoire de codec, de format vidéo et de débit internet

QuickTime est un succès, mais il soulève un problème majeur pour la démocratisation de la vidéo en ligne : les formats de vidéos. La complexité réside dans le fait que plusieurs formats de fichiers vidéos et codecs existent et diffèrent en fonction de l'environnement informatique.

A l’époque, aucun lecteur vidéo universel multi plate-forme, permettant de lire les formats de vidéos les plus courants, n’existe. Désormais, des solutions logicielles gratuites, comme VLC, permettent aux internautes de lire à peu près tous les types de fichiers sur leurs appareils sans se soucier des problèmes de codecs et de formats.

Cette guerre des formats commence dès la fin des années 90 sur le web, avec les deux lecteurs de vidéos en streaming, QuickTime et Real Player, développé par Real. Bien que les deux frameworks possèdent leur propre lecteur gratuit et multi-plateforme, le problème subsiste chacun défendant son format. A cela se rajoute des débits faibles et un accès au web limité.

Le problème réside bien dans ces deux aspects, car tous les autres éléments sont présent, la technologie existe, mais elle n’est pas encore déployée.

 

 

Le P2P, la Ferrari des réseaux

[caption id="attachment_1798" align="aligncenter" width="400" caption="Le créateur de Napster, Shawn Fanning en Une du Time Magazine (1999)"]Time Magazine Napster[/caption]

 

Avec la montée en puissance des débits, le  P2P vient à la rencontre des internautes.

Ce modèle informatique de partage de fichiers permet de télécharger de lourds fichiers de tous types rapidement. Comment? Chaque internaute met un fichier identique à disposition des autres, le téléchargement de ce fichier se fait en allant chercher en même temps des morceaux de fichier sur les différentes machines connectées.

 

Ce système sera popularisé par la plateforme Napster. Servant à s'échanger des fichiers musicaux, Napster est créé en 1999, par Shawn Fanning, jeune étudiant américain de 19 ans. Premier véritable site de partage de fichiers, Napster fera la couverture de tous les journaux rendant le logiciel encore plus populaire. Naptser fermera deux ans plus tard, sur fond de vaste affaire judiciaire: le contenu musical échangé était piraté et partagé illégalement. Il laissera la place à d'autres plateformes comme KaZaA, eDonkey ou eMule, qui connaîtront un énorme succès dans le partage de fichiers copyrightés de tous types: musiques, films, séries TV, clips vidéos, jeux vidéos et logiciels.

 

Le P2P marque un premier tournant dans la vidéo en ligne. Il apporte une vitesse de téléchargement encore jamais vue et permet à des millions d’internautes d’accéder a du contenu vidéo jusqu'ici réservé à la TV et au cinéma.  Il participera à la démocratisation de la vidéo en ligne d'une certaine façon.

 

Le P2P sera par la suite pointé du doigt comme une leçon donnée aux médias classiques, le web peut être un formidable tremplin de promotion mais aussi un redoutable adversaire capable de réduire à presque rien un marché de plusieurs milliards de dollars.

 

 

Partie 2 : L’arrivée des sites d’hébergement de vidéos en ligne, le développement du podcasting et du streaming

 

La naissance de YouTube, le plus populaire des sites d’hébergement vidéo

 

Le second acte de la vidéo en ligne, mais surtout le plus gros bouleversement, arrive en 2005 et s’appelle YouTube. Bien que l’on ait parfois l’impression que les sites d’hébergements de vidéos ont été créés avec YouTube, d’autres existaient avant, comme Vimeo, par exemple. Mais YouTube va populariser ce type de sites d’hébergement de vidéos.

 

YouTube est créé en février 2005 par trois salariés de Paypal, Chad Hurley, Steve Chen et Jawed Karim. Comme l’explique Chad Hurley, le président-fondateur du site, dans une interview de 2008, les trois amis sont partis d’un constat simple: la diffusion d’une vidéo auprès d’un cercle de connaissance via Internet se révélait être un défi tant les formats de vidéos étaient nombreux et les débits Internet trop faibles pour envoyer le fichier original directement auprès de ses connaissances sans passer par des solutions comme le P2P. Les trois comparses tournent alors le problème dans l’autre sens : pourquoi ne pas créer un site regroupant sous son profil toutes ses vidéos et les partager via un lien à son entourage qui aura la possibilité de les regarder en streaming sur le web, plutôt que de télécharger le fichier complet? Chad, Steve et Jawed ouvrent le concept de streaming aux internautes de manière simple et rapide. Il suffit d’uploader sa vidéo sur le site, renseigner quelques infos de base et YouTube se charge du reste.

 

Pour rendre son site utilisable par tous, YouTube se base sur le plugin développé par Macromedia (puis racheté par Adobe) : Flash. Le plugin web a l’avantage d’être compatible avec la plupart des navigateurs web, d’être léger, rapide et installé sur la plupart des ordinateurs grand-public.

 

 

 

 

Le rachat de YouTube par Google

Alors que YouTube est en plein essor, Google comprend immédiatement l’intérêt d’un site de partage de vidéos comme celui-ci. Le géant américain de la recherche en ligne, lance en juillet 2006, son service de vidéos, basé comme YouTube, sur du Progressive download et un plugin flash.

Le succès sera moindre pour le service de Google, pourtant intégré dans son interface de recherche et décidera de racheter YouTube le 9 octobre 2006 pour 1,6 milliard de dollars.

 

Grâce à Google, YouTube dégage de nouveaux fonds pour se développer. Le site devient en 3 ans, le quatrième site le plus visité au monde.

 

 

Avec l’embed, partagez-les tous

Les clés du succès des sites d’hébergement comme YouTube dépendent de deux facteurs.

Le premier succès de ses sites  vient de l’intégration. La possibilité de mettre sur n’importe quel site une vidéo de YouTube, en l’intégrant via un code embed (to embed: intégrer), permettra aux vidéos de voyager loin du site et d’enregistrer un nombre de vues qu’elles n’auraient pas connu sans cette intégration.

 

Mais c’est l’arrivée des réseaux sociaux et l’apogée du phénomène de blogs qui fera prendre tout son sens à l’intégration. Ces sites sociaux d’une nouvelle ère serviront de véritable tremplin au phénomène des sites d’hébergement de vidéo. Les internautes peuvent intégrer du contenu vidéo sur leur Blog et partager des clips musicaux auprès de leurs amis sur Facebook ou Twitter.

 

 

La suggestion de contenu pour booster le nombre de vues

 

L’autre succès de ces sites vient de la suggestion de contenu. Lorsqu’un utilisateur visionne une vidéo, le site lui propose immédiatement plusieurs vidéos en rapport avec celle qu’il vient de visionner. Ce système de suggestions permettra aux sites de multiplier leur nombre de vidéos vues. YouTube, un des premiers à avoir user de cette méthode, a acquis cette technique de son nouveau propriétaire, Google, le géant de la recherche et de la suggestion de contenu.

YouTube en fera sa force et deviendra le plus populaire des sites d’hébergement grâce à l’indexation de son contenu et la suggestion de vidéos aux utilisateurs.

 

Aujourd’hui la croissance de visiteurs de ces sites est à chercher sur les moteurs de recherches qui indexent dans leur contenu de recherche aussi bien sites web que vidéos correspondant aux requêtes des internautes. Une plus-value de visibilité énorme pour une marque ou même un utilisateur.

 

 

Le phénomène des podcasts

 

[caption id="attachment_1813" align="aligncenter" width="464" caption="La page Podcast de l'iTunes Music Store (2005)"]iTunes Music Store - Podcast[/caption]

 

Cette technologie basée sur un flux RSS permet de diffuser des émissions audio ou vidéo via un répertoire de podcasts. Le plus célèbre d’entre eux est la plate-forme en ligne d’Apple: iTunes. Le principe? L’utilisateur s’abonne au flux de son choix et reçoit de manière périodique les nouveaux épisodes de l’émission auquel il s’est abonné. Episodes, qu’il télécharge dans leur intégralité pour les écouter/visionner sur son ordinateur ou sur un appareil mobile. Là ou les sites d’hébergement vidéos nécessitent une connexion internet permanente, le temps de visionner la vidéo, le podcast, lui fonctionne dans l’autre sens, la connexion est utile le temps du téléchargement du fichier. Une technique différente qui peut être pratique pour une utilisation nomade loin d’une connexion internet.

 

Le podcast connaîtra un vif succès dans le domaine de l’enseignement et de la culture. Comme avec les bande-annonces et les studios de cinéma, Apple signe des accord avec les plus grandes Universités en 2007 et met à la disposition du monde entier des heures de cours, débats et conférences issues des Universités anglo-saxonnes et des Grandes Ecoles françaises. Le savoir est presque à portée de main de n’importe qui. N’importe qui, qui a une connexion Internet...

 

 

Le streaming au service du direct

 

Le streaming est aussi vieux que la vidéo en ligne. Apple diffusait ses conférences de presse en direct et sur Internet dès 1997 avec sa technologie QuickTime. Pourtant ce n’est que récemment que le streaming s’est developpé pour offrir aux internautes via YouTube Live ou U-Stream, par exemple, des retransmissions d’évènements en direct.

Servant aussi bien dans la culture (musique, sport, mariage princier) que dans le monde IT (conférences de presse de Google ou Facebook), le streaming offre du contenu en direct à des millions d’internautes et permet à de petits évènements d’avoir une audience mondiale. Le dispositif rapproche également la vidéo digitale de la télévision.

L’explosion des sites d’hébergement de fichiers

 

Avec la montée en puissance des débits, c’est un certain retour aux sources. Des sites d’hébergements de fichiers ouvrent pour permettre aux internautes de télécharger des fichiers lourds comme des films et des vidéos à partir d’un simple site web. Popularisé par le site Mega-Upload (à lui seul 45 millions de visiteurs uniques par jour et près de 10 en France), cette technique sera en grande partie utilisée pour le téléchargement illégal de films et séries TV. Un remplaçant du P2P? En quelque sorte... mais pas que! Mega-Upload est également un des premiers sites de partage de fichiers premium. Un véritable business-model avec système de récompenses à la clé lorsqu’un utilisateur partage beaucoup de fichiers...

 

 

Partie 3 : Bienvenue dans l’ère de la vidéocratie

 

 

L’ascencion de YouTube, roi de l’ère de la vidéocratie

 

[caption id="attachment_1852" align="aligncenter" width="465" caption="Chiffres clés sur YouTube (cliquez sur l'image pour agrandir) Source : Mashable"][/caption]

Grâce à de nouvelles options (chaînes TV communautaires, HD, annotations, sous-titres, 3D etc.), YouTube connaît une ascencion fulgurente. Le nombre de vues de ses vidéos s'accélère ainsi que le nombre de visiteurs. Désormais l’audience du site culmine à 2 milliards de vidéos vues par jour. Rien qu’aux États-Unis, se sont plus de 110 millions d’américains qui se rendent sur le site chaque mois, sachant que 70% de l’audience de YouTube est désormais faite à l’international. 35 heures de vidéos sont mises en ligne sur le site toutes les 60 secondes ! Plus de vidéos sont chargées sur le site en 60 jours que d’émissions ont été créé par les 3 plus grandes chaînes de télévisions américaines (ABC, CBS, NBC) au cours des 60 dernières années ! Des chiffres qui font tourner la tête.

 

 

Génération UGC !

[caption id="attachment_1797" align="aligncenter" width="400" caption="Le Time Magazine décerne le titre de Person of The Year à l'internaute "You", générateur de contenu (2007)"]Time Magazine - Person of the Year[/caption]

 

En 2006, Le Time Magazine décerne le titre de "Person of the Year" à l'internaute, générateur et créateur de contenu. En guise d'illustration : YouTube, le symbole de l'User Generated Content

 

Avec le podcasting, les blogs, les réseaux sociaux et la vidéo digitale, nous entrons dans l’ère de la vidéocratie mais également dans celle du User Generated Content (UGC), littéralement contenu généré par l’utilisateur. Un époque où le contenu est produit, voir influencé par les utilisateurs et non plus par les marques ou les médias traditionnels.

 

L’UGC est un tout, des blogs persos, aux galeries photos en passant par les réseaux sociaux, mais c’est surtout la vidéo qui en est son moteur. YouTube et cie auront permis de faire découvrir des milliers de talents dans de multiples domaines, de la réalisation cinématographique, à la composition musicale en passant bien sûr par la chanson. Ses stars nées sur le web, sont aussi nées grâce aux internautes qui ont parfois autant de flair que les majors pour découvrir de nouveaux phénomènes.

 

L’affranchissement des barrières des médias classiques, et la technologie à portée de tous (appareil photo, camescope, logiciels de montage, de mixage etc.) permettront à cette génération d'UGC d’exprimer leur talent comme jamais auparavant. Il y a bien eu des cinéastes amateurs dans les années 80 avec les caméras super 8 ou des chanteurs d’un jour qui s’enregistraient dans leur cuisine puis envoyaient leur K7 aux maisons de disque (Céline Dion a été connue comme ça), mais le web va plus loin que tous ses moyens ou que les émissions de télévision type Star Academy, l’utilisateur est entièrement libre, il n'a qu'à réaliser son oeuvre, la partager sur internet et attendre le succès. Beaucoup n'ont d'ailleurs jamais vraiment fait ça pour la gloire mais juste pour s'amuser.

 

 

La publicité vidéo se libère en ligne

 

La publicité en ligne va connaître deux évolutions avec la démocratisation de la vidéo digitale.

La première touche directement le format. Les agences et les marques vont pouvoir utiliser la vidéo en ligne pour créer de nouveaux formats de vidéos publicitaires. Le web est un média plus souple que la télévision ou le cinéma, il n’y a pas de durée maximum ou minimum imposée, les vidéos peuvent prendre plusieurs formes, de la vidéo concept présentant un produit en 1 minute à une websérie de 14 épisodes ou un flashmob réunissant les salariés d’une société par exemple. Ces nouveaux formats ont le point commun de présenter la marque, le produit ou le service sous un autre angle, il marque la deuxième évolution, la vidéo publicitaire ouvre la voie à de nouveaux concepts originaux comme la vidéo interactive ou l’advertainment.

 

 

Et l’industrie du X ?

 

L’industrie de la pornographie est réputée pour toujours être en avance sur son temps et s’adapter aux technologies rapidement.

 

Le Minitel? Il n’aura fallu que quelques années pour voir le 3615 Ursule débarqué.

La VHS? Les rayons X des VHS ont été les plus garnis pendant de nombreuses années jusqu’à la démocratisation du format.

Les premiers sites internet en terme d’audience au début du web? X bien sûr !

Il n’est pas étonnant que les premières vidéos numériques furent certes les bandes-annonces de films, mais aussi les vidéos roses.

Lorsque YouTube et consorts sont arrivés, l’industrie du X n’a pas tardé à réagir en créant des sites dit de “Porn 2.0”. Le plus célèbre d'entre eux s'est inspiré du modèle de YouTube pour populariser les vidéos pornos courtes (comme les sextapes), démocratiser le X auprès d’un large public mais surtout rendre facile l’accès au contenu pornographique sur le web.

Parmi les 100 sites ayant le plus gros trafic sur le web on retrouve ses sites dans le Top 60... La vidéo la plus vue sur le site le plus célèbre a été visonnée plus de 37 millions de fois. On est loin des centaines de millions de vues des videoclips de Lady GaGa, Justin Bieber et Shakira, mais pour un domaine de la vidéo plutôt confidentiel et réservé à un public adulte, le chiffre est assez impressionnant. Le porno reste une valeur sûre de l’industrie de la vidéo, même en ligne...

 

 

Partie 4 : Un public mondial, une audience mondiale

 

Avec l’avènement du web, tout est mondialisé, le public, les audiences et le contenu.

Plus question d’attendre la diffusion sur la télévision française d’une série américaine ou d’un vidéoclip. Tout doit être diffusé en même temps partout dans le monde et pour cela, il faut passer par le web, le seul média au monde globalisé et accessible par tous.

 

 

 

 

 

La diffusion en avant-première des clips de Lady Gaga sur YouTube montre l’importance du site face aux chaînes de TV musicales et d’une stratégie établie dans ce sens (lire l'article de ReadWriteWeb France : Lady GaGa = Michael Jackson 2.0)

Ignoré il y a encore quelques années,  les studios de TV et de cinéma, veulent faire aujourd'hui d'Internet leur nouvel eldorado.

 

 

VEVO, le MTV du web

VEVO

 

Ainsi Universal Music Group, Sony Music Group et YouTube se sont associés pour créer VEVO, un site d’hébergement de clips musicaux. Depuis sa création en décembre 2009, VEVO est devenue la première chaîne musicale sur YouTube mais surtout le deuxième site vidéo le plus consulté derrière... YouTube. Avec 56 millions de visiteurs uniques par mois, la plateforme musicale n’a rien a envier aux chaînes de télé musicales. Les jeunes peuvent visionner les clips de leurs artistes préférés, partager leurs trouvailles avec leurs amis sur leurs réseaux sociaux, en parler sur leur blog et commenter le clip pour entrer en interaction avec les fans de l’artiste, voire l’artiste lui-même. Une interaction impossible en visionnant le clip sur une chaîne comme MTV.

 

 

La télévision “everywhere”

Du côté de la télévision, les chaînes permettent aux spectateurs de voir ou revoir leurs émissions et séries en les distribuant gratuitement sur leurs services de rattrapage (catch-up TV) durant quelques jours. Ensuite c’est la vidéo à la demande qui prend le relais. Un marché que les chaînes de TV ont du créer face à une certaine demande (et pour contrer l'échange de shows sur les réseaux P2P...) et qui leur permettent de générer des revenus supplémentaires. Dès le lendemain de sa diffusion à la TV, un épisode de Dexter est disponible gratuitement sur ce service de catch-up TV pendant 7 jours, puis disponible à la vente sur les sites de VOD comme iTunes.

 

Hulu

Aux Etats-Unis, les trois principales chaînes de TV, NBC (NBC-Universal), Fox (News Corporation) et ABC (The Walt Disney Company) ont créé un service de partage de vidéos de tout leur contenu TV respectif. Baptisé Hulu, le site permet de visionner gratuitement des séries TV, des films et des émissions diffusés sur les trois premières chaînes américaines. Bien qu’uniquement disponible aux États-Unis, Hulu peut se targuer d’une audience mensuelle de 14 millions d’américains. Ce site de partage va au-delà de la catch-up TV (que ces chaînes possèdent d’ailleurs chacune de leur côté), puisque le contenu est disponible H24 et sans durée de vie après la diffusion. De plus, certains films ou séries ne sont plus diffusés sur ses chaînes. Mais les droits appartenant aux trois majors, ce contenu est mis à la disposition des internautes gratuitement, en contrepartie de publicité. Certaines séries peuvent ainsi vivre éternellement sur le web et dégager de la place sur les grilles des chaînes pour du contenu entièrement inédit. Des séries qui ont marqué le public, comme Friends, permettent aux chaînes de leur rapporter des revenus presque à vie avec un site comme Hulu.

 

Ces deux exemples, VEVO et Hulu, montrent que les grands groupes de médias classique ont compris l’intérêt du web et surtout le déplacement d’une partie de leurs téléspectateurs sur la toile. Leur implication timide, sur le web, il y a encore 3 ans, tend à s'accélérer ses dernières années, au moins aux Etats-Unis.

Il en va de même pour le cinéma qui passe du grand écran au web en quelques mois seulement, grâce à la VOD via des plateformes comme Netflix et iTunes. Néanmoins, le cinéma reste un média plus en retrait sur la toile pour sa distribution mais se sert d’Internet comme d’un média incontournable en terme de promotion (souvenez-vous, les débuts de la vidéo digitale ont commencé par les bandes-annonces de films) et des vidéos virales comme celles de Blair Witch Project ou encore Paranormal Activity qui ont impacté le web.

L’avenir du cinéma sur le web réside peut-être dans le social avec des services de VOD ouverts sur Facebook par Warner Bross et Miramax

 

Les plateformes comme Hulu ou les catch-up TV ne s’arrêtent pas aux ordinateurs. Nombreuses chaînes de TV à travers le monde diffusent leur flux sur les smartphones ou les tablettes grâce à des applications. En France, TF1, M6 et Canal+ pour ne citer qu’eux, mais aussi Free et Orange ont développé des applications pour diffuser leur contenu, voir leurs bouquets TV (pour les FAI) sur smartphones et tablettes. La TV est partout et le spectateur en permanence connecté à elle, grâce à Internet.

 

En France, depuis plusieurs années, la TV passe carrément par Internet via les box ADSL et les bouquets TV des FAI. Free va encore plus loin en étant le seul FAI de France à proposer sur l'interface TV de sa Freebox les sites des catch-up TV des principales chaînes françaises.

 

 

Partie 5 : La TV partout, la TV connectée, la TV intelligente ?

 

La vidéo dans notre poche

 

Aujourd’hui, 60% du trafic mobile est du à la lecture de vidéos en ligne. L’audience de YouTube sur mobile est de plus de 7 millions d’utilisateurs par mois uniquement aux Etats-Unis. Un avenir prometteur tant le niveau d’équipement des foyers en smartphones et en tablettes est entrain d’exploser. En 2011, plus de 20 millions de français possèdent un smartphone connecté à internet et 3 millions de tablettes ont été commercialisées.

 

 

Des Connected TV aux Smart TV

Sur la TV, les débuts de YouTube et des sites de partage de vidéos sont beaucoup plus timides, en partie du au média très stratifié plus complexe que le web. L’AppleTV conçue par Apple, a été une des premières Smart TV (TV intelligentes) à être lancée et à intégrer YouTube. Offrant la possibilité de regarder des vidéos du site de vidéos de Google sur un grand écran dans le salon, le boîtier ne s’est vendu qu’à deux millions d’exemplaires. Le marché ne s’est jamais vraiment démocratisé pour que d’autres acteurs s’engouffrent dans cette brèche.

 

 

La France est en plus un marché à part avec les box ADSL. Les TV connectées auraient donc du mal à s’implanter sur un marché où les fournisseurs d’accès internet proposent magnétoscope numérique, video-club (VOD), catch-up TV, et possibilité de streamer le contenu de l’ordinateur à la télévision. Bref un pays où les téléviseurs sont déjà connectés au web d’une certaine manière au moins pour la partie vidéo... et lorsque l’on compare une publicité pour la dernière Freebox et pour l’Apple TV, on voit très vite que le concept est identique. A la différence près, qu’une AppleTV coûte 119€, qu’elle n’apporte pas le contenu des chaînes TV, qu’elle ne permet pas d’enregistrer des vidéos et que son installation est plus fastidieuse qu’une Freebox ou une Livebox (nécessité d’avoir le wi-fi, une sortie HDMI sur sa TV etc.)

 

Spot TV de Free pour sa Freebox Revolution (2011)

 

Spot TV d'Apple pour l'AppleTV (2007)

 

 

Il n’empêche que les grands groupes américains réfléchissent sérieusement au concept de Smart TV, au moins aux Etats-Unis. Google a fait un premier essai avec sa Google TV en partenariat avec Sony et Logitech. L’essai n’est pas forcément concluant, mais le géant américain promet de développer ses smarts TV dans le reste du monde en 2012.

 

Vidéo de présentation de la Google TV (2010)

2011, l’année des tablettes, 2012, l’année des TV connectées? L’avenir nous le dira bien assez tôt.

 

L’expansion de la vidéo digitale se trouve peut-être du côté des smarts TV ou de la 3D, une fonction intégrée à YouTube depuis 2006 mais qui ne démarre pas. Mais avant de savoir si l’apogée de la vidéo digitale se trouvera sur l’écran du salon avec ou sans lunettes, la vidéo sur le web n’a pas finit son ascension. Le marché de la VOD n’est encore qu’émergeant dans beaucoup de pays et notamment en Europe. La catch-up TV doit trouver son business-model à long-terme. Il en va de même pour YouTube qui serait déficitaire de 500 millions de dollars. La publicité vidéo n’est, elle, encore qu’un petit business et les marques s’y mettent doucement.

La plateforme Hulu créée par les Majors américaines est une excellente initiative aux possibilités énormes, pourtant le service peine par la faute de querelles entre les géants de la TV. Vendu à Google un jour, le lendemain le service promet d’être étendu à d’autres pays. Une voie qui semple en ce moment priviliégée puisque le service ouvrira ses portes prochainement au Japon.

 

Quand à la guerre des formats vidéos commencée au milieu des années 90 entre Apple et Real, elle est loin d’être terminée. Preuve en est, la remise en cause du format Flash par Apple (lire la lettre ouverte de Steve Jobs, ex-CEO d'Apple) et l’arrivée des vidéos de YouTube au format WebM l’été dernier. Google ne voulant pas que son service de vidéos en ligne jusqu’ici compatible avec la technologie d’Adobe et le HTML5 ne perde du terrain à cause d’une quelconque guerre de format vidéos.

 

 

Pour conclure

 

La vidéo digitale a permis au monde d’avoir accès -en partie- à un contenu jusqu’ici stratifié dans chaque pays. Bien que beaucoup de choses restent à faire pour avoir des services de vidéos mondiaux (en cause les droits d’auteur), le web a contribué à accélérer la diffusion de la vidéo auprès d’un public toujours plus large et désormais mondial. Il a aussi contribué à rendre l’internaute auteur de son propre contenu avec les médias sociaux, les podcasts vidéos et les plateformes de vidéos communautaires (Content User Generated).

 

Le web a permis à travers la vidéo digitale, l’accès au savoir, à la culture, au divertissement et à l’enseignement. Il a ouvert également de nouveaux concepts dans la publicité et le divertissement de manière générale.

 

Présentation animée en chiffres clés du phénomène Lady GaGa sur les plateformes de Google (2011)

 

 

 

Alors qu’il a fallu des années à Michael Jackson ou Madonna pour se faire connaître, il aura fallu quelques semaines à peine à Lady GaGa et Justin Bieber pour faire parler d’eux dans le monde et vendre des millions d’albums grâce à leurs vidéoclips sur Youtube.

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